Préambule
Le Pacte d’Interdépendance est une initiative citoyenne qui s’inscrit dans une nouvelle vision de la Vie sur Terre et de son caractère interdépendant.
L’année 2015 a représenté un tournant pour la Communauté internationale laquelle, ayant renforcé sa cohésion interne, entend faire appel à une mobilisation sans précédent pour mettre un frein à une détérioration irréversible du monde tel que nous le connaissons.
En effet, cette Communauté multiforme et variée vient de prendre des décisions majeures non seulement dans le domaine du développement humain avec l’adoption du nouvel agenda post-2015 qui détermine les objectifs pour l’ensemble de l’humanité pendant les quinze prochaines années, mais aussi au niveau du changement climatique avec le Sommet de Paris, et du financement du développement lors de la Troisième Conférence Internationale d’Addis Abeba1.
Depuis 2008 des crises globales comme la crise alimentaire, celle des carburants et la crise économique et financière ont illustré clairement la vulnérabilité partagée de la planète et la nécessité de réponses globales coordonnées. En effet, leur nature témoigne de manière éloquente de l’interconnexion globale et de l’intérêt mutuel à réaliser une action collective. Des termes tels que responsabilité partagée ou partenariat global sont de plus en plus utilisés dans les documents officiels et montrent l’avènement d’un nouveau paradigme.
Le moment est venu de forger une alliance universelle sur base d’une compréhension mutuelle de notre humanité partagée qui s’appuie sur le principe d’interdépendance dans un monde de plus en plus réduit.
C’est un fait que la Communauté internationale commence à intérioriser l’interdépendance entre tout ce qui existe indépendamment de sa nature humaine, animale, végétale ou minérale. On a pu le constater surtout dans une certaine mise en question du modèle de croissance économique et du besoin d’en tenir compte notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté et de l’inégalité dans le monde.
Le Pacte
Compte tenu de tout ce qui précède;
Compte tenu de la nécessité unanimement reconnue de sauvegarder le bien-être animal, de la conservation et de la protection de la nature, mais aussi du besoin de compenser les effets négatifs de la croissance économique sans limites;
- entraînent un affaiblissement de la biodiversité et une perte d’habitat;
- provoquent des effets néfastes sur le bien-être animal et contribuent négativement au changement climatique, tout en ayant des effets préjudiciables sur les êtres humains, les animaux et notre environnement;
Notant que les Traités de l’UE2 contraignent l’Union européenne et les États membres à viser un niveau de protection de l’environnement plus élevé, à appliquer le principe de précaution3 et à mener des actions préventives ainsi qu’à prendre en compte les animaux en tant qu’êtres doués de sensibilité à part entière;
Notant l’intérêt considérable des citoyens européens envers la conservation et la protection de la nature, ainsi que le bien-être animal, tel qu’ils l’ont exprimé de manière constante et réitérée;
Insistant sur le fait que la nature et les animaux contribuent au bien-être et au bonheur des êtres humains;
Les soussignés:
- Appellent l’Union européenne et ses États membres à faire le nécessaire pour réduire leur empreinte écologique.
- Encouragent les gouvernements, lorsqu’ils mesurent le PIB, à tenir compte des indicateurs de l’indice de bonheur national brut entériné informellement par les Nations Unies et l’OCDE; à quantifier le capital naturel et à tenir compte des coûts environnementaux et sociaux lors de l’évaluation du niveau de croissance économique.
- Exhortent la Commission européenne et les États membres à mettre en oeuvre des moyens suffisants afin que la législation sur l’environnement et le bien-être animal soit respectée et contrôlée de manière efficace. Ils sollicitent l’introduction au niveau national d’un statut juridique de l’animal ou toute autre mesure visant à reconnaître l’animal comme une catégorie juridique à part entière, susceptible de droits et de protection.
- Incitent la Commission européenne et ses États membres à introduire les mesures nécessaires pour assurer la cohérence interne et externe au sein de l’Union afin d’éviter l’impact négatif d’autres politiques sur la législation susmentionnée.
- Recommandent l’instauration de mesures politiques plus strictes quant à l’utilisation des ressources naturelles.
- Recommandent que les institutions publiques et les entreprises privées ainsi que tous les acteurs concernés investissent efficacement dans la promotion de campagnes de sensibilisation et d’information, dans les formations et le renforcement des capacités et ce afin d’améliorer la protection de l’environnement et le bien-être animal.
- Exhortent l’Union européenne à agir comme chef de file au niveau international dans les domaines de la protection de l’environnement et du bien-être animal lors des négociations d’accords de libre échange ou de conventions internationales. Notamment, lors de la mise en œuvre des accords issus des Sommets de New York sur le nouvel agenda post-2015 et de Paris sur le changement climatique.
1 | Vingt et unième session de la Conférence des Parties (onzième réunion de la CMP). La France a accueilli et présidé la vingt-et-unième Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 » du 30 novembre au 11 décembre 2015. |
2 | Article 13 du TFUE |
3 | Le principe de précaution est mentionné dans l’article 191 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (UE). |